Quand la Vierge de Fer s’envoie en l’air

Flight 666 the movie

Chronique du film Flight 666 de Scot McFadyen et Sam Dunn (Banger Productions), par scRed

par musky00

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Mesdames et messieurs bonjour, ici votre commandant de bord, bienvenue sur Ed Force One vol 666 à destination de l’enfer (ou du paradis, simple question de point de vue), notre vol durera deux heures et sera certainement soumis à quelques turbulences dues au headbanging frénétique des passagers. Ne soyez pas inquiets si vous entendez quelques bruits étranges provenant de l’arrière de l’appareil, il s’agira sans doute d’Eddie qui se débattra dans la soute où il est confiné entre chaque date de concert. PNC aux portes, vérification des toboggans, attention au décollage…

Pour avoir assisté à la tournée Somewhere back in time d’Iron Maiden l’été dernier, j’étais plus qu’impatient de découvrir ce documentaire signé par les canadiens Scot McFadyen et Sam Dunn pour Banger Productions, déjà responsables du légendaire Metal, a Headbangers Journey. Flight 666 nous emmène donc dans les coulisses de cette tournée déjà culte qui vit Iron Maiden revisiter le fameux World Slavery Tour de 1984 pour le plus grand bonheur des vétérans qui y étaient et surtout pour celui des plus jeunes qui n’avaient jamais vu leur groupe favori interpréter certains de leurs meilleurs morceaux de l’époque sur scène. De l’Inde à l’Amérique Latine en passant par le Japon, l’Australie et les États-Unis, les caméras suivent le groupe en concert, backstage et surtout dans les petits moments de temps morts entre les shows ainsi que dans la préparation des voyages. Cette préparation est loin d’être anodine d’ailleurs, et nous permet de découvrir le personnage central de ce documentaire, Ed Force One.

Ed Force One est un Boeing 757 aux couleurs d’Iron Maiden (Eddie la Momie serrant rageusement les dents sur l’aileron de l’appareil) spécialement modifié pour pouvoir transporter toute l’équipe technique, le groupe ainsi que les douze tonnes de matériel nécessaires à la mise en scène de chaque concert. A son bord, des hôtesses de l’air en T-shirt Iron Maiden, un pilote qui n’est autre que Bruce Dickinson, le chanteur du groupe, et une bonne dose d’humour british ! Car là est aussi la clef de ce film, Iron Maiden est un groupe anglais… Sans forcément tomber dans des généralités qui ne veulent rien dire, on peut constater en regardant ces six mecs vivre ensemble qu’ils sont loin de la mégalomanie et du côté « business is business » propre à de nombreux groupes américains.

Ed Force One 2008

On retrouve ainsi le batteur Nicko McBrain dans un numéro quasi ininterrompu de comique de la bande (à l’exception du moment où il se voit remettre littéralement le feu sacré par un chaman mexicain au cœur d’une pyramide aztèque), les guitaristes Dave Murray et Adrian Smith très humbles lors de jam sessions en loges, le bassiste mythique Steve Harris qui trimballe ses trois filles et son garçon avec lui (quand on sait qu’il conduit lui-même le tour bus de sa fille Lauren, on comprend tout de suite l’état d’esprit du bonhomme) et les réflexions philosophiques de Bruce Dickinson, jamais en panne d’une petite phrase bien sentie sur la carrière du groupe, son importance pour les fans, tout ça.

Les fans… Eux aussi sont à l’honneur dans Flight 666, qui réussit à traduire en images l’amour sincère qui unit le groupe à son public. Du jeune Argentin qui pleure de joie en serrant l’une des baguettes que Nicko McBrain a lancé dans la foule à la fin du concert au métalleux Costaricain qui ne croit pas encore à ce qui lui arrive, persuadé qu’il était que jamais un groupe comme Iron Maiden ne puisse venir dans ce qu’il appelle son « trou perdu » en passant par les Indiens déchaînés et la petite Japonaise qui veut se faire adopter par Harris, c’est une galerie émouvante et joyeuse de portraits croisés dans le monde entier.

Au final, c’est tout l’esprit d’Iron Maiden capturé en 120 minutes (to midnight), un groupe digne de sa légende et d’une générosité sans limite quand il s’agit de tout donner à ses fans, ainsi qu’un groupe de mecs vrais et honnêtes, pleins d’humour et dénués d’égocentrisme. Dans ce milieu, c’est suffisamment rare pour être souligné. Up the Irons!

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