Dave Murray : la musique ne doit pas être une compétition

Dave Murray

Interview de Dave Murray le 22 septembre 2007 par Joe Matera, de Ultimate Guitar

par musky00

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Lu 1997 fois

Lors de l’annonce de la tournée australienne 2008, pays où Iron Maiden ne s’est pas produit depuis 15 ans, Joe Matera, de Ultimate Guitar, a pu interviewer Dave Murray le 22 septembre 2007.

Ultimate-Guitar : La dernière tournée en Australie date de 1992. Quel souvenir en gardez-vous ?

On a beaucoup de bons souvenirs. Je me rappelle avoir fait le tour de l’Australie et avoir passé beaucoup de temps à Sydney. On a fait toutes les attractions touristiques, comme la visite de la maison de l’Opéra (The Opera House). On a fait beaucoup de choses dans ce genre lorsque nous étions à Sydney. On a également été très bien accueilli par les fans australiens. En espérant que cette fois-ci nous aurons plus de temps pour visiter d’autres endroits en dehors de Sydney et pas de faire uniquement les concerts.

UG : La future tournée sera principalement basée sur les années 80 pour la set list et la scène ?

C’est vrai. Toute la nouvelle tournée sera basée sur l’Egypte et tout ce qui entoure ce thème, très similaire à la production de la tournée Powerslave. Nous sommes en train de préparer une production énorme concentrée sur les chansons des années 80. Il y a beaucoup de choix de chansons mais nous savons lesquelles nous allons jouer, il va falloir réapprendre un peu car il y a des chansons que nous n’avons pas jouées depuis plus de 20 ans. On va devoir retourner nous entrainer car on a oublié comment elles doivent sonner en live et pour qu’elles vivent comme à l’époque (rire). On est très excité par cette expérience, car beaucoup de ces chansons sont très dures à jouer, ce sera très bien de les rejouer et de les actualiser, spécialement avec Janick Gers qui n’était pas encore dans le groupe lors de ces chansons. Ce sera donc très bien de ré actualiser ces chansons avec 3 guitaristes, ça promet de bonnes choses de ressortir ces chansons.

Dave MurrayUG : Vous avez 3 guitaristes dans le groupe, comment chaque guitariste approche, travaille la partie dont il est responsable dans ce nouveau cadre de jeu ?

On joue tout simplement et nous y arrivons tout naturellement. Si nous nous asseyons tous et qu’une chanson est en train d’être écrite, nous essayons d’abord de jouer tous ensemble avec les accords et essayer de faire en sorte que ça sonne bien. Bien sûr lorsque nous travaillons sur les harmonies, celui qui se sent naturellement bien avec cette partie s’en occupera. Donc tout simplement on s’assoie et on travail ces petits détails dans le studio et on essaie d’être tous à la même page, au même niveau d’avancement. Mais c’est vraiment simple et naturel entre nous trois. On ne passe pas des heures et des heures à tout analyser. On essaie juste de faire en sorte que le tout sonne très bien. Parfois ça sonne de sorte qu’on entend une énorme guitare et l’instant suivant vous entendrez les 3 guitares individuelles qui jouent ensemble.

UG : Avoir 3 guitaristes dans le groupe, chacun avec son domaine musical, est-ce qu’il n’y a pas une certaine compétition ?

Non il n’y en a pas, car on joue vraiment avec les parties de guitare sur lesquelles on se sent bien. La musique ne devrait pas être une compétition. On essaie juste d’être tous complémentaires, donc ce n’est pas une bataille pour savoir qui joue quoi. On est tous assez avancé pour pouvoir jouer ce que nous aimons et nous amuser avec ce que font les autres. On veut juste faire la musique parce qu’on aime ça. C’est quoi l’intérêt de la compétition ? Ce n’est pas comme au football américain, football ou au rugby ou quelque chose où vous êtes confrontés à une autre équipe et que vous voulez vous faire remarquer dans le lot. C’est un groupe, et une approche différente.

UG : Pour l’écriture des chansons, est-ce que Steve Harris écrit la phase initiale de la chanson et l’amène aux autres pour que tout le monde ajoute ses idées ensuite ?

Oui ! Steve a normalement la chanson écrite tout comme la musique, les paroles et la mélodie du début à la fin. C’est un processus très spécial et comme nous savons ce qu’il veut, c’est plus simple pour tout le monde dans le groupe. On va tous ensemble s’assoir et il va jouer la mélodie à la basse et nous allons en quelque sorte essayer de nous accrocher à cette mélodie. Lorsqu’on est dans la phase de répétition, le travail commence avec Steve et Nicko McBrain qui donnent le rythme à la chanson. Ensuite les guitares se mélangent au rythme. Lorsque nous sommes dans le studio nous laissons tout devenir en live. Grâce à ça, les chansons sonnent bien et nous les retravaillons après par-ci par-là.

UG : Dans les premiers albums d’Iron Maiden, Martin  Birch a-t-il beaucoup contribué à faire qu’Iron Maiden se forge son propre son ?

Martin, et bien sûr Kevin Shirley, ont les mêmes idées. Ce que je pense c’est qu’ils laissent faire ce que le groupe veut et font leur travail. Martin et Kevin vont améliorer la production du son. Avec Martin c’est génial, on arrivait on jouait et il améliorait la production. Je sais que certains producteurs veulent que le groupe aille selon leur vision. Ils vont bien sûr demander au groupe de jouer comme il veut, mais ça ne sonnera plus comme le groupe de base. Ca sonne plus comme le producteur. C’est pour cela que nous sommes très contents de Martin et Kevin, on arrive et on joue. C’est l’identité du groupe et c’est notre priorité. Et ils arrivent à amener des choses qui nous aident à faire sonner les chansons comme on le veut.

Dave MurrayUG : Quel est votre matériel actuellement, guitare, ampli et pour les effets ?

J’utilise une Fender Strats, avec un ampli 100 Watts Marshall, une pédale pour l’effet Wah Wah et également un JFX-1 effect rack de Marshall (ensemble d’effet). J’ai toujours une pédale d’effet qui me permet de faire n’importe quel son voulu. Avec Maiden il y a beaucoup de parties rythmiques, spécialement du ‘Heavy rhythm’. Je peux juste appuyer sur le bouton et avoir le solo ou le son clair ou ce que je veux. J’essaie toujours d’avoir 4 ou 5 sons pré enregistrés sur la scène pour pouvoir les utiliser facilement.

UG : Les membres d’Iron Maiden ont toujours été critiqués pour leur appartenance au satanisme ?

Vous ne pouvez pas rencontrer des gens qui seraient plus dans la direction opposée à ces propos que nous. On n’est pas des fidèles du démon. Je pense que tout a commencé avec l’album Number of the Beast. Lorsqu’il est sorti, beaucoup de gens qui n’aiment pas ce genre de musique ont commencé à critiquer cet album.

UG : Il y a toujours des gens qui malheureusement ont tendance à confondre fantaisie et réalité ?

Oui c’est vrai. Avec Iron Maiden, avec la musique, les chansons et les paroles, c’est juste une évasion pour l’esprit. Lorsque vous écoutez les chansons d’Iron Maiden, vous êtes intégrés dans l’histoire, transportés quelque part. C’est comme lorsque vous regardez un film ou que vous lisez un livre, c’est l’imagination qui vous entraîne. Et cela va vous faire du bien si vous voyez ce que je veux dire.

UG : Beaucoup de groupes sortent des albums avec des reprises, Iron Maiden a fait quelques reprises dans le passé, y aurait-il une chance pour qu’un album complet avec des reprises sorte ?

On a fait des reprises pour les B-sides de nos singles. Repris des groupes comme Free, Jethro Tull, Led Zeppelin et Deep Purple, on a donc fait pas mal de reprises. Mais je ne pense pas que nous ferons un album complet avec des reprises. Je pense, que c’est sympa pour tout le monde de faire ça mais je pense pas que nous ferons quelque chose comme ça.

Interview originale

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