Vous n'êtes pas connecté.
Le 20/06/2008 par Emmanuel "Arkham" et elno
« Jamais dans le champ des conflits humains
tant de gens n'ont dà» autant à si peu »
(Winston Whuchill évoquant les pilotes de la R.A.F. après la bataille d'Angleterre)
Le matin de ce 4 juin 1940, l'opération "Dynamo", qui visait l'évacuation des forces franco-britanniques depuis Dunkerque, s'achève sur un relatif succès. Certes, plus de 370 000 hommes (dont 123 000 français) ont pu être ramenés en Angleterre, mais tout matériel lourd a du être abandonné sur place. La capacité combattive des armées de la reine s'en retrouve donc diminuée, en tout cas trop faible pour affronter le rouleau compresseur allemand qui s'est étendu à une vitesse hallucinante sur le continent européen (en l'espace de deux mois – mai/juin 1940 -, elle fait capituler les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, réputée meilleure armée du monde depuis 1918).
L'Etat-Major britannique s'attend à une attaque imminente de l'île par l'armée allemande. Churchill se devait de réagir au plus vite afin de préserver le moral du peuple anglais et de prouver sa détermination à ne pas abandonner, sa réaction sera le discours que l'histoire retiendra sous le nom de "Churchill's Speech", dont on peut entendre un extrait en concert avant la chanson dont il est ici question. L'Angleterre est désormais le dernier pays européen tenant encore tête au IIIème Reich, les autres pays d'Europe étant soient envahis, soit neutres (l'URSS ayant signé le pacte de non agression germano-soviétique).
Seulement, avant de pouvoir débarquer ses troupes sur le sol britannique (Opération « Seelöwe »), Hitler doit s'assurer de la suprématie aérienne de la Luftwaffe, le contrôle de l'espace aérien étant en effet indispensable à toute tentative d'invasion. Qui plus est, il espère encore négocier une paix séparée avec le Royaume-Uni et retient donc l'assaut. Une autre version affirme plutôt que la guerre éclair menée en France a considérablement entamé les ressources disponibles et fatigué les troupes, empêchant une attaque de grande ampleur. Ce répit inespéré permet donc au Fighter Command (groupe composé de tous les chasseurs britanniques) dirigé par le Maréchal de l'Air Hugh Dowding de s'organiser.
"We shall go on to the end, we shall fight in France,
we shall fight on the seas and oceans,
we shall fight with growing confidence and growing strength in the air,
we shall defend our Island, whatever the cost may be,
we shall fight on the beaches,
we shall fight on the landing grounds,
we shall fight in the fields and in the streets,
we shall fight in the hills;
we shall never surrender."
Winston Churchill, 4 juin 1940
"Nous irons jusqu'au bout, nous nous battrons en France,
Nous nous battrons sur les mers et sur les océans,
Nous nous battrons avec plus de confiance et plus de force dans les airs,
nous défendrons notre àŽle, peu importe ce qu'il en coà»tera,
Nous nous battrons sur les plages,
Nous nous battrons sur les collines ;
Jamais nous ne nous rendrons"
Winston Churchill, Chambre des Communes britannique, 4 juin 1940
Dès juillet 1940 débute la bataille qui sera ensuite nommée "la bataille d'Angleterre". Cette bataille se déroula en trois phases.
Tout d'abord, l'aviation allemande eut pour ordre d'attaquer les convois de ravitaillement alliés navigant dans le Channel dès la mi-juillet, afin d'isoler l'île et forcer la RAF (la Royal Air Force) à attaquer. Hermann Göring, responsable de la Luftwaffe (flotte aérienne allemande) veut causer de lourds dommages à la flotte aérienne de Sa Majesté en la forcant au combat, n'imaginant pas dans sa vanité que l'affrontement RAF-Luftwaffe puisse avoir un autre effet. Après un mois d'attaques peu efficaces (entre 1 et 3% du tonnage sous pavillon britannique coulé, et une RAF plus coriace que prévue), l'état major allemand décide de provoquer la RAF en attaquant directement le sol britannique, visant les aérodromes militaires, les usines de l'industrie aéronautique.
Le 13 aoà»t (adler tag), commencent les attaques sur le sol britannique (deuxième phase du conflit). Le principe est simple, obliger les chasseurs anglais à décoller pour contrer des attaques de diversion tandis que le gros des bombardiers lâche ses bombes sur les pistes d'atterrissage, obligeant par conséquent les pilotes anglais à trouver d'autres terrains, donc à disperser les unités. Les prévisions optimistes de l'O.K.L. estiment les pertes britanniques à 300 appareils (50% de l'effectif). La Luftflotte 5 (basée en Norvège principalement) est envoyée au combat pour, à n'en pas douter, achever la R.A.F... Le 15 aoà»t, l'unité allemande perdra 20 % de ses appareils ! Qui plus est, les équipages allemands abattus au dessus du sol britannique sont perdus définitivement pour la Luftwaffe, alors que les pilotes anglais qui réussissent à évacuer leurs appareils sont le plus souvent récupérés par les Coast Guards ou rejoignent leur unité par la route.
Le 24 aoà»t se produit un événement qui aura un impact crucial dans la suite des événements : un bombardier allemand Heinkel 111, croyant attaquer une raffinerie, lâche ses bombes sur Londres (Hitler avait interdit toute attaque sur la capitale anglaise sans son ordre). En représaille, une escadrille de bombardiers de la RAF arrive à lâcher quelques bombes sur Berlin la nuit suivante. C'est un terrible affront pour Hitler et Göring qui croyait Berlin hors de tout danger (Göring avait même déclaré "si une bombe tombe sur Berlin, vous pourrez m'appeler Maier", expression allemande équivalente à notre "quand les poules auront des dents"). Officiellement, ce raid sur Berlin tuera 10 civils.
Hitler, supportant mal l'affront anglais, se lance dans une violente diatribe contre les forces britanniques : "S'ils bombardent nos villes, nous raserons les leurs, s'ils lâchent des centaines de bombes nous en lâcherons des milliers". Il modifie sa stratégie et décide de s'attaquer aux populations civiles des villes britanniques, principalement de Londres, en représailles (3ème phase).
Le 7 septembre, un raid de plus de 100 bombardiers, escortés par près de 400 chasseurs est envoyé sur Londres. La R.A.F. évalue mal l'objectif de cette attaque et néglige les bombardiers qui se ruent sur Londres. Paradoxalement, ce changement de stratégie de la Luftwaffe permet à la chasse britannique au bord de la rupture de souffler et de reconstituer ses effectifs. Le sacrifice de centaines de civils londoniens permettra de sauver l'Angleterre...
« Décolle, vis pour voler, vole pour vivre
Agis ou meurs »
Le 15 septembre, un raid massif est de nouveau envoyé sur Londres. A cette heure, plus de 370 avions britanniques (l'ensemble des forces de la RAF) couvrent Londres. A la fin de la journée, les Britanniques ont perdu près de 40 avions, les Allemands plus d'une centaine (chiffres cependant contestés). Le 15 septembre est donc resté dans les mémoires comme le jour de la bataille d'Angleterre.
« Voilà la sirène
Qui nous avertit du raid aérien
Voilà le son
Des canons de DCA
On sort pour le décollage d'urgence
Il faut qu'on décolle
Il faut qu'on soit en l'air
Pour l'attaque qui arrive »
Les historiens s'accordent généralement pour situer l'annulation de l'Opération "Seelöwe" à la mi-octobre 1940, date marquant également la fin de la bataille d'Angleterre. Maintenant, Hitler se tourne vers l'Est. Cependant, l'île n'en a pas fini des raids de bombardiers. Les 14 et 15 novembre, Coventry est détruite, puis ce seront Birmingham, Wolverhampton, Liverpool, Southampton, etc. 27 500 civils seront tués entre juillet 1940 et mai 1941.
On peut penser que, si la bataille d'Angleterre s'était soldée par un échec de la RAF (et il s'en est fallu de peu), l'issue de la guerre aurait été tout autre. Après tout, le débarquement de Normandie a été lancé depuis les côtes de la Grande-Bretagne. Si beaucoup considérent en effet cette bataille comme décisive, certains estiment aujourd'hui que cette bataille était surtout politique, sans réelle intention miltiaire. Une réelle invasion était en effet rendue impossible d'un point de vue logistique, notamment à cause des difficultés engendrées par la campagne de France.
Cette bataille a cependant eu un impact très symbolique, comme l'illustre une image d'archive utilisée dans le clip d'Aces High : l'Europe sous domination nazie se transformant en baleine prête à avaler la "petite" Angleterre, dernier bastion des forces alliés en Europe. En sous nombre, les courageux pilotes anglais sont cependant arrivés à repousser les imposantes forces de l'Axe. En bref, tout un symbole qui n'a pu qu'inspirer nos amis anglais de Maiden.
Forces et pertes de la Royal Air Force :
1822 pilotes britanniques, 339 tués
56 pilotes de la Royal Navy, 9 tués
21 pilotes australiens, 14 tués
73 pilotes néo-zélandais, 11 tués
88 pilotes canadiens, 20 tués
2 pilotes rhodésiens, aucun tué
8 pilotes irlandais, aucun tué
7 pilotes américains, 1 tué
21 pilotes sud-africains, 9 tués
141 pilotes polonais, 21 tués
86 pilotes tchèques, 8 tués
26 pilotes belges, 6 tués
13 pilotes français (F.F.L.), aucun tué
1 pilote israelien, a survécu
Pertes de la Luftwaffe :
1176 hommes d'équipages de bombardiers
85 équipages de stuka soit 170 hommes
212 pilotes de chasseurs-bombardiers
171 pilotes de chasse
1445 disparus présumés tués.
Sources :
Bader Vainqueur du ciel, Paul Brickhill - Collection J'ai Lu
39/45 Magazine, la bataille d'Angleterre - Editions Heimdal
Jusqu'au bout sur nos Messerschmitt, Adolf Galland – Collection J'ai Lu
L'as des as Werner Mölders, Fritz von Forrell – Editions France Empire
Le dernier ennemi, Richard Hillary - Editions France Empire
Filmographie :
La Bataille d'Angleterre, Guy Hamilton – 1969
... and realise you're living in the Golden Years
Mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche! Musky aime Rod
Hors ligne
« Décolle, vis pour voler, vole pour vivre
Agis ou meurs »
Tiens, lui aussi il avait traduit run par décolle.
Everyone is from somewhere even if you've never been there
Jethro Tull
Hors ligne
Non, il avait pris mon ancienne version
... and realise you're living in the Golden Years
Mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche! Musky aime Rod
Hors ligne
[ Généré en 0.017 secondes, 7 requêtes exécutées - Utilisation de la mémoire: 2.02 MiO (Pic : 2.23 MiO) ]