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Symphony X à la Machine du Moulin Rouge (Paris), le 11 septembre 2024
Il y a toujours une certaine excitation qui se crée lorsqu’arrive l'occasion de retourner voir des concerts après une période où le manque de temps libre ne le permettait pas.
Une excitation bien vite freinée par un autre facteur : le coût. Mon niveau de vie n'est pas en cause, je parle du rapport qualité/prix. Voilà pourquoi il n'y a pas eu de résumé de ma part de Judas Priest + Saxon en avril (même si j'avais changé d'avis au dernier moment, mais c'était complet), ni du Graspop/Hellfest (tarif inacceptable pour ce dernier, et affiche moyenne pour les deux), ni de ZZ Top, ni d'AC/DC (la blague ces tarifs, sérieux), et il n'y en aura pas non plus pour Bryan Adams, Alice Cooper, Deep Purple, et surtout pas pour Dream Theater. Au bout d'un moment, ça suffit les c**neries.
Heureusement au milieu de tous ces abus, il reste des groupes, peut-être un peu sous-estimés malgré leur grand talent, qui proposent des tarifs raisonnables. J'en ai zappé quelques-uns ces derniers mois, mais vous aurez des nouvelles d'autres dans un futur proche. Et ça commence avec Symphony X, de retour à la Machine du Moulin Rouge après leur dernier passage il y a déjà 5 ans (et je pense qu'ils y ont un abonnement maintenant).
Nous voici donc à l'entrée de la salle, dont les portes ont déjà ouvert (timing serré en partant après le boulot). Cette fois l'équipe est au complet, Ivo et Vincent ont tous deux répondu à l'appel ; et suite à des circonstances indépendantes de sa volonté, Ivo est même… en avance !
Après être passé sans nous arrêter devant les t-shirts à 40€ (ça suffit les c**neries ; je me répète, non ?) et remarqué la chanteuse du groupe de première partie à son stand, nous nous plaçons assez proche de la scène, légèrement décalé sur la droite. Nous ne bougerons absolument pas de cet endroit jusqu'à la fin.
Edge Of Paradise (19h40 – 20h10)
Groupe inconnu au bataillon, j'ai écouté quelques morceaux avant le concert, il en résulte une sorte de clone d'Amaranthe (notamment dans la voix de Margarita Monet), avec un peu moins d'inspiration (enfin, je parle des débuts d'Amaranthe, parce qu’aujourd’hui…). Et non seulement la musique des américains ne me semble pas très inspirée, mais en plus ils ne sont pas aidés par le son ce soir : c'est tout simplement inécoutable.
La batterie couvre tout le reste, peut-être en partie parce qu'elle est trop proche de nous et que nous l'entendons "en vrai", tandis que les autres instruments, surtout la voix, sont quasiment inaudibles. L'on voit bien pourtant que Margarita donne tout ce qu'elle a, elle hurle dans son micro, mais on l'entend à peine. Nous avons même droit à une panne vers le milieu du set, de quoi douter des compétences de l'ingé son.
Du coup, pour ceux qui n'ont pas eu comme moi la curiosité d'écouter le groupe avant, s'ils comptaient le découvrir ici dans de bonnes conditions c'est raté. Il ne nous reste plus qu'à nous rabattre sur le visuel, qui pour le coup est plutôt chouette : de jolis effets de lumière noire sur les tentures de la scène et la cape de la chanteuse, une combinaison à LED (tandis que Margarita, elle est loin d'être laide, haha), c'est assez soigné. Ces 30 minutes paraissent néanmoins bien longues, d'autant que les morceaux, composés quasi-exclusivement de mid-tempos, ont du mal à emballer la foule, qui réserve toutefois des applaudissements et un accueil fort poli.
Symphony X (20h40 – 22h20)
Bon, je viens de relire mon résumé de 2019, je pense que si vous cliquez sur le lien plus haut, ce sera pareil à peu de choses près… Le groupe arrive tranquillement si on excepte les tonnerres d'applaudissements, dans un décor toujours aussi vide composé des amplis de Michael Romeo et d'un backdrop tout noir avec simplement le nom du groupe dessus (ça tranche avec Edge Of Paradise), et les premiers morceaux sont quasiment les mêmes, si ce n'est l'ordre légèrement chamboulé et, ô surprise "Inferno (Unleash The Fire)" qui vient s'insérer là-dedans pour ma plus grande joie. Cela dit, avec le temps j'ai appris à apprécier la chanson "Iconoclast" (à contrario de l'album éponyme que j'estime être le moins bon de la discographie du groupe, hormis peut-être leur tout premier disque) et je suis plus que ravi de l'avoir une nouvelle fois en ouverture.
Les 3 derniers albums sont une nouvelle fois fort mis à l'honneur, et si "Nevermore" passe bien, j'aurais aimé qu'ils remisent "Serpent's Kiss" et "Without You" au placard pour des vieilleries un peu plus rare. Mais, ô deuxième surprise, "To Hell And Back" fait son entrée dans la setlist alors que j'espérais ce titre de tout cœur, comme quoi…
Dans la fosse, l'ambiance est très bonne, les bras se lèvent, les refrains sont accompagnés, mais ça ne bouge pas outre mesure. De quoi apprécier le jeu fantastique des musiciens, même si tout ceci est une nouvelle fois gâché par un son des plus approximatifs. Encore une fois la batterie, pourtant placée plus loin que celle du premier groupe, couvre beaucoup le reste ; ça s'arrangera légèrement au fil du concert, mais globalement ça restera beaucoup moins bien que dans nos souvenirs (à Vincent et moi) de 2019.
Russell Allen, vivant ses paroles tels un Andi Deris [Helloween] en version plus "dark", fait le show : petits pas de danse, petit combat de boxe simulé pendant une passage vénère, petite tape dans les mains des premiers rangs, tandis que ses compagnons restent vissés à leurs places respectives, si ce n'est 2 ou 3 incursions de Romeo (je vais les appeler par leur nom, vu qu’ils se prénomment tous Michael) au milieu de la scène pour quelques-uns de ses fabuleux solos, bien qu'il semble toujours aussi timide. Le chanteur prendra bien entendu la parole entre quelques titres pour nous annoncer qu'un nouvel album est en préparation ; mais pas de titre inédit ce soir, dommage. Il nous dira également que la France est toujours un endroit spécial pour jouer, tout en avouant qu'il dit ça chaque soir ; au moins il est honnête !
Bref, la soirée se poursuit avec les titres habituels : "Evolution (The Grand Design)", "Run With The Devil", entrecoupés quand même d'autres plus rares comme "Out Of The Ashes", qui repart aussi vite qu'il est venu avec ses 3min30 (court mais intense !).
Je profite de notre position pour prêter plus d'attention au jeu de basse de Lepond. En le regardant, ça paraît facile, la basse ! La classe incarnée, si on occulte les Crocs qu'il portera toute la soirée. L'on aurait aimé observer également Pinnella, mais impossible de voir ses mains ; dommage qu'il n'adopte pas la position de Jens Johansson [Stratovarius], clavier penché vers l'avant. Quant à Jason Rullo… bah c'est Jason quoi, l'un de mes dieux de la batterie, avec son air toujours stressé de jouer mais précis comme un coucou suisse ; heureux de le voir mis en lumière un peu plus que d'habitude d'ailleurs.
La fin de cette première partie se termine, comme à son habitude, avec le monumental "Set The World On Fire", attendu comme le messie dans chaque concert du groupe depuis de nombreuses années.
Par contre, le rappel est fort différent de 2019 : bien que ça ne m'aurait pas déplu, loin de là, point de "The Odyssey", mais un enchainement de plusieurs titres tout ce qu'il y a d'habituel.
Ça commence doucement avec "Paradise Lost", dont la douceur fait son effet lors du retour du groupe après plusieurs minutes, mais qui aurait pu être zappé car on a déjà eu "Without You" plus tôt : trop de power ballad tue la power ballad. S'enchaine la première chanson que j'ai entendue de ma vie de Symphony X, et qui reste parmi mes préférées : "Of Sins And Shadows", déroulée à cent à l'heure, avec cette fabuleuse alternance de solos guitare/clavier.
Le groupe se prépare à quitter ses instruments lorsque Russell fait un signe à Lepond pour s'assurer qu'il est prêt… et à peine le temps de nous annoncer un titre supplémentaire que le bassiste entame l'intro du titre succédant à "Of Sins And Shadows" sur The Divine Wings of Tragedy : le terrible "Sea Of Lies" qui finira d'achever nos nuques.
Ovation méritée du public, le groupe quitte la scène après une dernière distribution de baguettes de la part de Jason, dont certaines en plusieurs morceaux.
Une bonne soirée au final, légèrement gâchée par une qualité sonore franchement pas à la hauteur, mais sauvée par une prestation de haute volée de Symphony X. Quelques surprises bienvenues comme "Inferno (Unleash The Fire)" et "To Hell And Back", même si on en aurait voulu d'autres ("Smoke And Mirrors", "The Walls Of Babylon", "Church Of The Machine" ou "Legend", et tout au fond de moi j'espère toujours "The Accolade"), nous rentrons chez nous avec un peu de voix en moins, mais beaucoup de bons souvenirs en plus !
L'avenir appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.
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Merci pour ce report
"born to lose, lived to win"
"nous sommes tous des enfants d'immigrés.1ère, 2ème,3ème génération" BXN
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Merci pour le report Christophe.
« N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir. » - Jules Renard
--- Prix Steve Harris 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 --- merci, merci !!!
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Excellent report. Merci à toi, Tof !!!!!
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Merci pour le report ! J'y étais aussi et j'ai le même constat que toi. Son pourri, setlist paresseuse, mais toujours aussi bon en live, notemment grâce à un Russell impérial !
Je copie/colle le commentaire que j'ai fait sur Nightfall en réponse à un autre live report :
"
Ayant connu SYMPHONY X à la fin des années 2000, je n'ai pas eu la chance de les voir lors de leur période dorée de la fin des années 1990. Malgré tout, je les ai vus sept fois depuis 2011, et cinq de ces concerts (post "Underworld") ont eu peu ou prou la même setlist, axée sur la période 2007-2015...
Il y a bien eu quelques embellies ("The Odyssey" en 2019, "Death Of Balance" en 2016), mais le groupe est indéniablement le plus paresseux que je connaisse à ce niveau. Même pour les musiciens, comment être motivé en jouant la même chose depuis dix ans ?
J'étais à la date parisienne, et j'ai le même constat que Jeff. Le son était également très mauvais, avec une batterie qui couvrait tout le groupe.
Malgré cela... Comment rester impassible devant le charisme et la performance de Russell Allen ! Ta remarque m'a fait sourire, car lors de mes premières dates de SYMPHONY X, je fixais Romeo, à baver devant les plans et soli alambiqués. Depuis, j'apprécie plus le groupe dans son ensemble, et Russell Allen est assurément devenu mon chanteur favori. Techniquement, il n'en met pas une à côté, et scéniquement, il porte tout le groupe qui est souvent trop discret (Prog oblige...).
En bref une très bonne date, à très bon prix (quel groupe d'une telle qualité tourne pour une trentaine d'euros actuellement ?!), mais encore et toujours frustrante pour le choix des titres, et par la qualité sonore.
Malheureusement, vu l'orientation des dernières tournées, on a plus de chance de voir en 2025 une tournée anniversaire pour les dix ans de "Underworld"... ce qui vous en conviendrez serait vraiment ironique !
"
Dernière édition de: Ironsteven (26/09/2024 08:40:22)
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