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Powerwolf au Zénith (Paris), le 17 octobre 2024
Première étape d'un périple de 4 concerts germaniques (entrecoupé d'un américain, et qui s'étalera jusqu'à mars, donc tranquille le périple, quand même), je retrouve ce soir les loups-garous allemands de Powerwolf pour la 7ème fois. Bien que je trouve la musique et les shows du groupe assez répétitifs, la présence de HammerFall en ouverture, ainsi qu'un tarif relativement raisonnable, m'ont décidé à faire le déplacement jusqu'au Zénith en cette douce mais néanmoins pluvieuse journée d'octobre.
Les portes ouvrant à 17h et le premier concert étant annoncé à 18h30, je dois me presser pour rejoindre la salle après le boulot. Ces horaires me laissent espérer un temps de jeu conséquent pour HammerFall, les suédois étant habituellement des têtes d'affiche.
Après avoir arpenté l'Allée du Zénith en compagnie d'une horde de zombies satanistes, comme l'aurait décrit le plus (in)compétent des… heu, "journalistes" de M6, me voilà installé en fosse, fin prêt, à 18h20 pétantes.
Wind Rose (18h28 – 19h05)
Et effectivement c'était juste, car le premier groupe arrive à l'heure indiquée, et même en avance de 2 petites minutes. Précédant les suédois puis les allemands, ce sont les italiens (mais comment se sont-ils tous rencontrés ?) Wind Rose, découverts il y a peu de temps en première partie d'Alestorm, qui nous déroulent leur Power Metal sur le thème du nanisme (de Tolkien, je précise), et à peine les premières notes se font-elles entendre que la salle se remplit de pogos. Les derniers sièges vides du Zénith, complet depuis plusieurs mois et en configuration "full", se remplissent très vite et les italiens, menés par un chanteur charismatique en armure et brandissant une hache, remportent un succès incroyable, aidés par une armée de fans arborant des pioches gonflables.
Le Power Metal guerrier (ou minier, j'sais pas trop) est repris en chœur par énormément de monde, et votre serviteur ayant révisé avant le concert est fier de pouvoir, cette fois, chanter "Diggy Diggy Hole" à l'unisson avec le reste de la foule.
Mais à la fin du show, une question me taraude : HammerFall vont-ils pouvoir faire mieux ?
HammerFall (19h25 – 20h30)
Je vous spoile la fin : non, ils ne feront pas mieux. Alors attention hein, les suédois sont rompus à l'exercice de la scène depuis longtemps et le spectacle sera à la hauteur des attentes. Mais le style de Wind Rose, tout aussi épique mais peut-être plus "second degré" et parodique, incite forcément plus à la fête et à la déconne.
Le choix de mettre le titre éponyme au dernier album, Avenged The Fallen, en ouverture n'était peut-être pas non plus très judicieux : c'est mou du genou. Mais les choses s'arrangent vite, très vite même, avec "Heading The Call" et les pogos recommencent de plus belle, sans jamais toutefois atteindre l'intensité de l'heure d'avant.
Le décor est, pour un groupe d'ouverture, magnifique : batterie surélevée, estrades pour les musiciens, rangées de spots spécifiques, à peu de choses près ce pourrait être le décor d'une tête d'affiche.
La setlist voyage entre les époques, avec encore une fois des choix de morceaux douteux si l'on veut ambiancer une salle remplie de Metalleux, comme "Last Man Standing", "Hammer High" ou "Hail To The King". Heureusement ceux-ci sont distillés parcimonieusement aux côtés de brûlots tels que "Renegade", "Hammer Of Dawn", "Any Means Necessary" (malgré son refrain dur à chanter) et "Let The Hammer Fall" pour lequel Joacim Cans demandera la participation du public, avec succès.
Le reste du groupe est très mobile, ce qui ne donne pas l'impression comme parfois (avec Wind Rose par exemple) de regarder uniquement le chanteur avec son "groupe de scène". Ça bouge beaucoup, ça court dans tous les sens, chaque musicien occupe parfaitement l'espace, donnant un sentiment de cohésion fort agréable.
La triplette de fin sera, quant à elle, imparable avec "(We Make) Sweden Rock", "The End Justifies" déroulé à 100 à l'heure et l'hymnique "Hearts On Fire", avec un Joacim en mode balek qui préfèrera discuter avec les premiers rangs plutôt que de chanter le 2ème couplet ! Épique…
Bref, excellent concert made in Suède malgré une ambiance moins folle que pour Wind Rose.
Powerwolf (21h – 22h55)
Un drapeau cachant la scène se déplie, tandis que la température, déjà désagréablement élevée, devient plus gênante à cause de la promiscuité. Mais enfin, au bout d'une attente un brin longuette, le rideau tombe et dévoile Attila Dorn (chant), juché sur une plateforme qui aura tôt fait de rejoindre le plancher des vaches avant d'entamer, à l'instar de HammerFall mais avec plus de succès, le premier titre du dernier album Wake Up The Wicked : "Bless 'Em With The Blade". Et c'est parti pour un joyeux bordel, littéralement non-stop, de 2 heures. Je spoile à nouveau la fin : rarement j'ai vu et vécu une telle ambiance à un concert, à tel point que les bouchons d'oreille me seront plus utiles pour couvrir les cris du public entre chaque chanson, que pour atténuer le son des morceaux eux-mêmes ! Un son qui, d'ailleurs, aura été excellent dès le premier groupe et jusqu'à la fin, et pas excessivement fort, ce qui fût très appréciable.
Mais revenons à nos moutons, qui sont justement en train de se faire bouffer tout cru par les loups, et pas qu'un peu : tout comme HammerFall précédemment, une large partie de la discographie désormais conséquente de nos amis allemands est revisitée ce soir, à la différence que chez Powerwolf, très peu de morceaux ne passeraient pas l'épreuve du live sans succès. En vrac, du titre à décrocher les cervicales comme "Incense & Iron", "Sinners And The Seven Seas", "Dancing With The Dead", "Demons Are The Girl's Best Friend" et "Heretic Hunter", du mid tempo avec "1589" et "Stossgebet" et du Speed Metal qui déboîte avec "Army Of The Night", "Amen And Attack" et "Fire And Forgive". Je vous laisse imaginer l'état de la fosse.
Attila, comme à son habitude, est très loquace et prendra la parole littéralement entre chaque morceau, très souvent accompagné de Falk Maria Schlegel qui, pendant les chansons, ne tient pas en place plus de 2 minutes derrières ses claviers. A noter ce que j'appellerais "l'effet Swedish Pagans", du nom de la chanson de Sabaton, lorsqu'Attila essaye, avant de lancer le morceau, de nous expliquer les 4 parties des vocalises que nous devons chanter sur "Armata Strigoi" : peine perdue, à peine a-t-il terminé le premier "oh-oh-oh" que le public, déjà rompu depuis longtemps à cet exercice, enchaine les 4 parties d'un coup. Le chanteur, qui essaye de s'improviser prof, tente tant bien que mal de nous faire respecter sa méthode, avant de très vite lâcher l'affaire et de lancer la chanson, dépité (mais néanmoins mort de rire).
Un point sur le visuel : il est bien loin le temps des petites salles et des moyens financiers limités ; ce sont maintenant de nombreux éléments décoratifs, évoquant un château en ruine fort bien imité, flanqués de plusieurs petits écrans ainsi que d'un géant en fond de scène, qui accompagnent maintenant le groupe, l'écran du fond diffusant de nombreuses fresques animées selon le titre joué. Et pour la première fois depuis que j'arpente cette salle, les petits écrans du Zénith sur le côté de scène diffusent des images du concert ! La pyrotechnie n'est pas en reste, de nombreux jets de flammes venant d'en bas, sur les côtés, d'en haut (telle la pluie de Forest Gump) complètent les chansons, ainsi que de nombreux feux d'artifices. Pour parfaire le tableau, un orgue géant sur "Amen & Attack", ainsi qu’un piano enflammé sur "Stossgebet" seront mis à disposition de Falk en milieu de scène. Si le groupe continue de gagner en popularité, je prévois des spectacles grandioses à Bercy ou, qui sait, au Stade de France ; Powerwolf serait-il le nouveau Rammstein ?
Excusez-moi, j'ai parlé de la loquacité d'Attila, mais j'ai omis de préciser que chaque mot prononcé ce soir le sera en français ! Parfaitement à l'aise avec la langue de Molière, le chanteur s'amuse avec son public et nous a même réservé les honneurs de "Bête du Gévaudan", inédite sur la tournée et chantée également en français s'il vous plaît !
Le rappel, après "Blood for Blood (Faoladh)", est de très courte durée, et contrairement à ce morceau étonnamment peu judicieusement placé par rapport au reste de la soirée, la fin du show mettra tout le monde d'accord. La fatigue n'aidant pas, les pogos et les cris se faisaient moins virulent depuis quelques titres, mais la fin est proche et tout le monde puise dans ses dernières forces pour pogoter et scander le refrain, imparable de "Sanctified With Dynamite". Et puisque nous semblons avoir encore du sang chaud qui coule dans nos veines, les loups-garous allemands vont nous en prendre un peu sur "We Drink Your Blood". Et enfin, j'ai cru qu'elle n'allait jamais arriver celle-là, Attila et Falk nous donnent un cours, cette fois-ci avec succès, sur comment participer à "Werewolves Of Armenia" : les "hou" et les "ha" assourdissants accompagnent les couplets et le riff implacable de ce dernier morceau qui terminera d'achever nos nuques.
Et voilà c'est presque fini, le groupe tarde à quitter la scène, l'ambiance peine à retomber, au point que Attila et Falk nous font même chanter sur "Wolves Against The World" diffusé sur bande tandis que la salle se vide. Ouf !
N'étant pas convaincu de la pertinence de revoir ce groupe une septième fois (comme je le disais, c'est la présence de HammerFall qui m'a décidé), je dois dire que j'aurais raté quelque chose de grand. Les thèmes et le style musical de Powerwolf ne sont pas propices à beaucoup d'évolutions, chose qui lui est souvent reprochée, mais s'il continue à gagner en popularité à ce rythme et que les fans ne se lassent pas, il se pourrait qu'il fasse partie de la nouvelle scène Metal à succès, aux côtés de Sabaton (qui souffre des mêmes "limitations" thématiques et, de fait, des mêmes critiques cela dit). Affaire à suivre !
L'avenir appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.
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Merci pour le report
"born to lose, lived to win"
"nous sommes tous des enfants d'immigrés.1ère, 2ème,3ème génération" BXN
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Merci pour le report Christophe.
« N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir. » - Jules Renard
--- Prix Steve Harris 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 --- merci, merci !!!
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