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JOHN FOGERTY : Paris, Zénith, 26/6/25
Deux légendes à Paris en moins d'une semaine qui se trouvaient en 1969 au mythique festival de Woodstock, eh bien oui, ça s'est produit........CETTE SEMAINE !!!!!! Lundi, c'était Santana et trois jours plus tard, C'est l'Fogerty qui s'ramène avec sa smala (je parle bien évidemment de sa progéniture) pour faire la promo d'un album de chansons réenregistrées de Creedence. Ca s'appelle Legacy et ça sort le 22 août prochain. Promettez-moi de vous jeter dessus !!!!! Ca risque d'être en tout point excellent. Qu'on se le dise !!!!!!!
En 1ère partie, et ce, dans un Zénith en petite configuration, c'est la délicieuse Gaëlle Buswell qui, en une petite demi-heure, va se charger de nous présenter en acoustique un condensé de ses quatre albums et ce, devant un public très dans le soutien et donc bienveillant. En 2022, je l'avais vue en compagnie de Sylvain Laforge en 1ère partie de Blue Öyster Cult et j'avoue que j'avais beaucoup aimé sa prestation. Ce fut encore le cas en cette chaude soirée estivale. Seule, elle se met l'assistance dans sa poche et après un Save My Soul enjoué, la dame prend congé sous une ovation nourrie.
Ensuite, l'intermède, qu'en dire ? Ce que l'on appelait autrefois "l'entracte" va s'avérer un peu long. Je n'ai pas pour ma part minuté exactement combien de temps il s'était écoulé mais ce fut interminable.
Les lumières s'éteignent enfin. Apparaît un John Fogerty radieux sur les écrans. Alors que le public assiste à une interview de la légende californienne qui vient d'avoir 80 ans, l'occasion lui est donnée de revenir non sans émotion sur sa carrière ô combien prolifique et c'est dire si elle l'a été, prolifique.
Puis, pied au plancher en compagnie de ses deux rejetons Shane et Tyler, tous deux d'excellents guitaristes soit dit en passent, le Fog, sans temps mort, attaque sec avec Up Around The Bend puis Green River et Born On The Bayou, accompagnés de vidéos superbement filmées. Pour ce qui concerne le son, celui-ci s'avère être excellent, puissant et très clair et quant aux lights, ceux-ci sont de toute beauté.
Fogerty s'accorde une petite pause juste avant Who'll Stop The Rain, pour nous faire d'une anecdote concernant cette chanson. Composé par ses soins peu de temps après la prestation de Creedence au festival de Woodstock, bon nombre de personnes ont, après coup, souvent pensé (comme quoi, certaines légendes sont bien ancrées dans les esprits) que le groupe l'avait interprété lors de ce concert alors que ce ne fut pas le cas. Ce fut aussi l'opportunité pour lui d'évoquer l'importance de cette guitare avec laquelle il interprète cette chanson, une superbe Rickenbacker qu'il tient fermement lui manifestant une affection toute particulière comme si il ne voulait pas qu'elle lui échappe. En effet, égarée pendant près de 44 ans, sa femme, Julie après d'âpres recherches, finit par la retrouver et lui offrir à Noël en 2023. Vous imaginez, l'émotion....
A propos du titre, le groupe nous en offre une bonne version donc illustrée par des extraits du film Woodstock de Michael Wadleigh, un film que l'on connaît par coeur.
Ce sont ensuite Lookin' Out My Back Door et Effigy, deux titres que l'on considèrera comme étant moins emblématiques dans le répertoire "Creedencien" qui nous sont proposés puis Run Through The Jungle qui, avouons-le, fait toujours son petit effet auprès d'un Zénith surchauffé. Ce qui m'impressionne, c'est d'ailleurs cette voix du John. Intacte, mélodieuse, tantôt hargneuse tantôt veloutée notamment sur Joy Of My Life dédiée à sa femme, du haut de ses 80 printemps, le temps ne semble avoir eu guère eu de prise contrairement à certains de ses contemporains. Non seulement, il chante bien mais il effectue également de superbes solos montrant qu'il n'a rien perdu de sa dextérité guitaristique entre autres sur Mystic Highway et plus tard sur The Old Man Down The Road où l'on aura droit à une véritable bataille de solos de près de 10 mn, bataille déclenchée et orchestrée par le père et ses deux "marmots".
Revenons quelques instants si vous le voulez bien sur ce Joy Of My Life évoqué plus haut. C'est en effet l'occasion pour l'octogénaire (c'est un tendre, le Monsieur) et ce, depuis 1997, de réitérer déjà tout son amour pour SA Julie qu'il a rencontrée en 1986 et épousée quinze ans plus tard mais aussi de diffuser sur les écrans des photos de famille, des clichés qui, de toute évidence, laissent transparaître une certaine harmonie conjuguée à cette joie permanente d'être ensemble au sein du clan Fogerty. Mais bon au bout d'un moment lorsqu'il parle de sa femme pendant de longues minutes, c'en est limite lassant. Alors ce Joy Of My Life ? Un titre sympathique pour résumer mais qui, ceci dit, ne restera pas dans les annales.
Perpétuant une certaine nostalgie, on l'a écrit plus haut, Fogerty, s'emploie ensuite à déterrer ce Fight Fire un titre des Golliwogs qu'il s'était pris à interpréter en live pour la 1ère fois à Uncasville en 2023. Il convient d'apporter quelques précisions à propos de ce groupe obscur qui officia de 1964 à 1967 : les Golliwogs (en référence à une poupée apparue en 1895 dans le livre pour enfants The Adventures of Two Dutch Dolls [« Les Aventures de deux poupées néerlandaises »] de Bertha et Florence Kate Upton) se trouvaient être en fait l'une des premières moutures de CCR. Heureusement en 1967, sous l'impulsion du nouveau propriétaire du label Fantasy, Samuel Zaentz, le groupe décida de changer ce nom ridicule en Creedence Clearwater Revival, histoire d'être un peu plus sérieux.
Puis, sur fond d'invasion extraterrestre, les accords de It Came Out Of The Sky résonnent dans un Zénith chaud bouillant. La chaleur ambiante qui règne dans la salle n'empêche pourtant pas Fogerty, tel un jeune homme de 20 ans, d'arpenter l'impressionnante scène qui s'offre à lui. Même pas fatigué, le Patriarche embraye aussitôt sur le tellurique Keep On Chooglin' dans une version certes moins longue que celle qui clôt le mythique Live In Europe mais tout aussi efficace.
Have You Ever Seen The Rain, en tant que classique intemporel de CCR, fédère ensuite pour quelques minutes seulement, tout un public qui reprend en choeur l'illustre refrain.
On continue sur Cotton Fields, l'occasion étant trop belle pour Fogerty (dont on connaît la passion invétérée pour le blues), de venir là rendre un vibrant hommage à l'illustre bluesman noir Lead Belly ou Leadbelly selon l'orthographe qu'on lui accorde. Célèbre pour avoir repris entre autres des morceaux ultra connus comme Black Betty plus tard popularisé par Ram Jam ou bien encore Goodnight Irene qu'il a été le premier à enregistrer au milieu des années 30. Le Sensational Alex Harvey Band en fera de son côté aussi une superbe reprise en 1976 sur l'album The Penthouse Tapes.
Juste avant le rappel, le groupe se recentre sur les hits que sont Down On The Corner, The Old Man Down The Road (évoqué juste au dessus) et puis l'imparable Fortunate Son délivré ici dans une interprétation qui fera lever massivement le Zénith comme un seul homme.
Celui-ci, au terme d'un rappel très court, ne se rassiéra plus préférant soutenir vocalement et ovationner le Patriarche sur Bad Moon Rising et Proud Mary. On ne pouvait pas espérer mieux comme conclusion, non ?
Au terme de ce concert joyeux et "familial", Fogerty visiblement fatigué, sort de scène assez rapidement, conscient d'avoir satisfait les fans venus le voir. A ce propos, j'en connais un qui aurait bien voulu être là car sans vouloir retourner le couteau dans la plaie, tous les hits attendus, espérés et dotés d'un super son, ont été joués sauf peut-être Suzie Q, cette chanson incontournable initialement composée par Dale Hawkins.
Il est évident à mon sens, que nous ne le reverrons pas de sitôt compte tenu de son grand âge à moins qu'il ne s'accorde encore une petite escapade parisienne dans les années à venir. On va l'espérer en tous les cas. Merci John !!!
John Fogerty @ Zénith, Paris, 26 Juin 2025
SETLIST:
Video Intro John Fogerty Interview
Up Around the Bend
Green River
Born on the Bayou
Who'll Stop the Rain
Lookin' Out My Back Door
Effigy
Run Through the Jungle
Joy of My Life
Mystic Highway
Fight Fire
It Came Out of the Sky
Keep On Chooglin'
Have You Ever Seen the Rain?
Cotton Fields
Down on the Corner
The Old Man Down the Road
Fortunate Son
Encore:
Bad Moon Rising
Proud Mary
En ligne
Merci pour le report et les photos phil
"born to lose, lived to win"
"nous sommes tous des enfants d'immigrés.1ère, 2ème,3ème génération" BXN
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Merci pour le report Phil
« N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir. » - Jules Renard
--- Prix Steve Harris 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 --- merci, merci !!!
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