Iron Maiden

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Iron Maiden

Iron Maiden

14 avril 1980
Produit  par Will Malone
Chart position : 4

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  1. Prowler (Harris)
  2. Sanctuary (Harris/Di’Anno/Murray)
  3. Remember Tomorrow (Harris/Di’Anno)
  4. Running Free (Harris/Di’Anno)
  5. Phantom of the Opera (Harris)
  6. Transylvania (Harris)
  7. Strange World (Harris)
  8. Charlotte the Harlot (Murray)
  9. Iron Maiden (Harris)

Durée totale : 40 min 48s

Singles : Running FreeSanctuaryWomen in Uniform

Chronique de l’album par Julien « Saturnium »

Tout juste sorti des sacro-saintes années 70 et surfant sur la vague punk, un groupe tout droit venu de l’East End de Londres entreprit l’enregistrement de son premier album. Ces cinq garçons vont s’attacher pour cela le producteur Will Malone qui toutefois, selon Steve Harris, n’aura de producteur que le titre, n’étant pas réellement intéressé par l’album et laissant faire le groupe. Ce groupe ? Iron Maiden. Traduisez « Vierge de fer » en français ; voyez-y une probable référence à Margaret Thatcher, première ministre britannique de l’époque, la « dame de fer » comme la surnommaient ses administrés. Et ceci bien que le groupe s’en soit toujours défendu, préférant donner comme origine du nom « Iron Maiden » celui d’un instrument de torture du Moyen-Age.

Cet album, enregistré avec les moyens du bord, sera un véritable tremplin pour le groupe. En effet, combien de groupes, de métal a fortiori, peuvent-ils se vanter d’être entrés, à 20 ans tout juste et avec leur premier album, à la 4ème place des charts britanniques ? Cet album éponyme est paru en avril 1980. Il a suscité alors un véritable engouement et Iron Maiden a été propulsé au rang de figure de proue de ce courant musical au nom barbare : la N.W.O.B.H.M, comprenez New Wave Of British Heavy Metal (Nouvelle Vague du Heavy Metal Britannique) ; un sacré succès bien aidé par la popularité déjà établie du groupe dans le milieu underground londonien. Avec des groupes comme Saxon, Motörhead ou Judas Priest, ils étoufferont en partie le mouvement naissant du punk, le reléguant loin derrière eux grâce à l’énergie dégagée par les albums et la force de frappe des textes. Ils évoquaient et évoquent toujours des thèmes piliers du genre comme la mort, la guerre ou la marginalité.

Concernant l’album en lui même, il porte indéniablement deux influences majeures : celle plutôt punk du chanteur Paul Di’Anno et celle plus métal du bassiste et fondateur du groupe Steve Harris. Prenez-les, ajoutez un batteur de génie, des guitares agressives, une basse omniprésente, de la pâte et du sucre, mélangez le tout avec un superbe artwork de Derek Riggs et vous obtenez, à mon sens, le meilleur album du groupe. Pour preuve, la plupart des chansons de l’album sont aujourd’hui encore, 28 ans après leur sortie, des pièces maîtresses des tournées.

Ils manient à la perfection l’art de mélanger des chansons mélodiques comme Strange World et des chansons beaucoup plus énergiques qui préfigurent l’évolution du style de Maiden comme Prowler ou Iron Maiden où s’entrechoquent riffs dévastateurs, lignes de basse mémorables et paroles provocatrices : « Let me come into your room, I wanna show you all my wares« / »Laisse moi entrer dans ta chambre, je veux te montrer tous mes atouts » ou « Iron Maiden can’t be fought, Iron Maiden can’t be sought« / »Iron Maiden ne peut être combattu, Iron Maiden ne peut être recherché« . On regrettera seulement des passages instrumentaux à mon sens parfois trop longs qui font redescendre l’excitation.

Cet album pose les bases du « style Maiden » : Twin guitars, apport indéniable de la basse dans les compositions, notamment dans les intros, comme dans Remember Tomorrow (certainement dû au fait que le compositeur attitré du groupe ne soit autre que Steve Harris himself), et cohérence dans l’organisation de l’album. Ce ne sont pas à proprement parler 8 pistes distinctes mais un ensemble de chansons cohérent, sans remplissage. Cet opus marque aussi les débuts prometteurs à la composition du jeune Dave Murray avec un Charlotte the Harlot très réussi et qui pose aujourd’hui encore une des questions auxquelles le groupe se refuse à répondre : qui est cette Charlotte à laquelle ils font allusion dans plusieurs de leurs chansons ? Enfin, il est l’occasion de la première apparition d’Edward The Head (Eddie pour les intimes), mascotte du groupe qui, depuis, trône fièrement sur toutes les jaquettes.

Aujourd’hui encore, une partie des fans regrette la production de cet album à leur goût encore trop imprégnée de punk et lui préférent celle de Martin Birch, ou critiquent la voix de Di’Anno lui préférant celle de Dickinson, mais tous s’accordent à dire que les chansons de cet album ont marqué, marquent et marqueront l’histoire du groupe et du Heavy Metal.

A noter que la version U.S. originale de cet album comporte une chanson supplémentaire, Sanctuary, qui sera incluse dans toutes les versions lors de la réedition de 1998, cette dernière étant également agrémentée de deux clips vidéos live, Iron Maiden et Phantom of The Opera, issus de la vidéo Live At The Rainbow.

Line-up :
Steve Harris : Basse
Clive Burr : Batterie
Denis Stratton : Guitare
Dave Murray : Guitare solo
Paul Di’Anno : Chant

Réédition 1998 Recto

Intérieur

Verso

A noter une coquille sur le verso de cette pochette, Sanctuary est indiqué avec une durée de 0.00 au lieu de 3.15.

Description de la pochette

L’illustration de la pochette montre une sorte de mort vivant squelettique, Eddie de son petit nom, dans les rues mal famées de Londres, une nuit de pleine lune brumeuse. Le décor est simple, sans les multiples détails que l’on trouvera sur les illustrations suivantes de Derek Riggs. La signature du dessinateur se trouve sur le mur à hauteur de l’épaule droite d’Eddie.

La pochette de la version de 1998, également réalisée par Derek Riggs, est en fait une modernisation de l’image originale, le graphisme y est plus travaillé. Le décor est le même et les seules différences majeures sont des cannettes de soda d’une marque aux couleurs rouge et blanche facilement identifiable dans la poubelle et la disparition du symbole signature de Derek, qui n’apparait plus nulle part d’ailleurs semble-t-il. Et bien entendu, si Eddie se trouve dans la même position figée que sur l’illustration originale, il a perdu son aspect de zombie de bande dessinée et semble un étranger à la mascotte que nous connaissons bien.

Verso de la1ère édition du CD

Verso du LP

Picture disc paru le 15 octobre 2012
pour commémorer la tournée Maiden England 2012

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