The Number Of The Beast

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The Number Of The Beast

The Number of the Beast

29 mars 1982
Produit par Martin Birch
Chart position : 1

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  1. Invaders (Harris)
  2. Children of the Damned (Harris)
  3. The Prisoner (Smith/Harris)
  4. 22 Acacia Avenue (Harris/Smith)
  5. The Number of the Beast (Harris)
  6. Run to the Hills (Harris)
  7. Gangland (Smith, Burr)
  8. Total Eclipse (Harris, Murray, Burr)
  9. Hallowed Be Thy Name (Harris)

Durée totale : 40 min 22s

Singles : Run to the HillsThe Number of the Beast

Chronique de l’album par Julien « Saturnium »

En à peine deux ans, Iron Maiden gratifia ses désormais nombreux fans d’une tournée et d’un nouvel album. Son nom résonne aujourd’hui encore dans l’esprit des headbangers du monde entier : The Number Of The Beast. Nous sommes en 1982 et une fois encore le groupe subit une période de grands changements. Paul Di’Anno, remercié sèchement par le groupe sous l’impulsion conjointe de Steve Harris et du manager Rod Smallwood, est remplacé par Bruce Dickinson. Alors frontman du groupe Samson, il est convoqué pour des auditions où sa prestation stupéfiante sur Remember Tomorrow lui ouvre les portes du groupe. Il apportera, outre ses qualités vocales, la présence scénique qui faisait alors défaut à Iron Maiden. Célèbre pour ses traditionnelles « blagues » d’entre les chansons autant que pour son interprétation tonitruante de The Trooper, Union Jack à la main, il offre aux spectateurs un réel spectacle.

Dès les premières notes de Invaders, nous sommes saisis par les envolées lyriques de Bruce qui semble au sommet de son art dans un Children Of The Damned à faire pâlir de jalousie les plus grandes ballades rock de l’époque avant que le final tempétueux où s’entremêlent solos et riffs sursaturés ne vienne préfigurer le très énergique The Prisoner au refrain entêtant. Album de toutes les audaces, il s’illustre notamment par un épique 22 Acacia Avenue. Narrant la suite des histoires de la fameuse Charlotte, il marque les esprits par le break qui semble littéralement scinder la chanson en deux parties.

La suite de l’album va produire plusieurs des titres « mythiques » qui ont fait l’histoire du groupe à commercer par l’éponyme The Number Of The Beast. La succession de l’incantation « 666, the number of the beast, 666, the one for you and me » reprise en chœur par des foules de plus en plus grandes pendant les concerts fera sortir de leurs luxueux palais du Vatican les élites conservatrices chrétiennes qui accusaient alors le groupe de satanisme. En effet, 666 est considéré comme le nombre du diable par opposition à 777, le nombre de Dieu. En soi, cette critique fera plus de bien que de mal car la publicité qu’elle engendra permit en partie au groupe d’atteindre la première place des charts américains. Il en va de même pour Run To The Hills qui sera une pièce maîtresse des tournées du groupe. S’en suivent deux titres moins marquants, Gangland et Total Eclipse, avant le final en apothéose avec le célébrissime Hallowed Be Thy Name. Son intro au carillon et sa progression allant crescendo permettent en live comme chez soi de créer une ambiance où se mêlent savamment inquiétude et excitation.

Même si beaucoup de fans furent à l’époque déçus de la performance et du timbre de Dickinson, ce dernier s’imposa petit à petit comme l’un des chanteurs symboles de la vague métal qui déferlait alors aux quatre coins du globe. Aujourd’hui encore The Number Of The Beast est le plus gros succès commercial du groupe. Mais à l’époque, il restait une grande marge de progression pour Iron Maiden. Ce sera comblé avec Piece Of Mind et ce malgré les nouveaux changements que connaîtra le groupe. Le batteur Clive Burr, éreinté par le rythme des tournées et des excès aussi divers que variés, laissera sa place à Nicko Mc Brain. Il ira ensuite ravir les fans de Trust, Elixir, Stratus et Gogmagog pour un album dans chacun de ces groupes.

A noter que lors de la réédition de 1998, Iron Maiden ajoute à l’album le titre Total Eclipse, face B du single Run To The Hills, présente initialement uniquement sur la version japonaise, et qu’en 1997, pour fêter son centenaire, EMI réédita 100 albums vinyles en quantité limitée, dont deux d’Iron Maiden, Iron Maiden et The Number Of The Beast, reconnaissables au logo spécialement conçu pour l’occasion et placé au dos des pochettes.

Line up :

Steve Harris : Basse
Dave Murray : Guitare
Adrian Smith : Guitare
Bruce Dickinson : Chant
Clive Burr : Batterie

Intérieur de la réédition de 1998

Verso de la réédition de 1998

Avec The Number Of The Beast, Eddie a quitté son royaume de Londres. Est-il sur terre ou bien en enfer ? A-t-il fait de la terre son enfer ? Est-il la Bête, la marionnette du diable ou au contraire, est-il celui qui tire les ficelles ?

Sous un ciel gris (bleu sur le LP et la 1ère édition du CD), c’est le chaos. Les flammes de l’enfer s’abattent sur terre pour l’accomplissement de la fin du monde, le jour ultime où les anges de l’Apocalypse viendront plonger la terre dans les ténébres. On remarque bien les diablotins ailés torturant les damnés.

L’Apocalypse de Jean relate des Révélations que l’apôtre aurait reçues après la mort du Christ. Dans ses « Visions prophétiques », Jean parle du jour du jugement dernier et présente la Bête, dont le nombre est 666, comme l’incarnation du Diable sur la terre. Sur l’illustration, ceci est représenté par le petit Eddie dont le Diable tient les ficelles.

Mais sur cette pochette, notre zombie est en double, et le jumeau surplombe le sol de toute sa hauteur, des flammes dans les yeux et dans la main. Or Eddie représente également Iron Maiden et Jean dit : « Qui égale la Bête, et qui peut lutter contre elle ?« , des paroles qui rappellent fortement celles du titre Iron Maiden : « Iron Maiden can’t be fought, Iron Maiden can’t be sought » / « Iron Maiden ne peut être combattu, Iron Maiden ne peut être recherché« .

Alors ? Iron Maiden plus fort que le Diable ? Iron Maiden plus fort que le mal ? Au dos de la pochette, les cinq membres du groupe se trouvent au milieu des flammes de l’enfer mais sous un ciel qui parait plus serein.

Dans les détails rajoutés par Derek, on peut voir quelque chose qui ressemble à une araignée géante en bas à droite de la pochette, un point d’interrogation et un point d’exclamation.

D’autres choses étranges se sont glissées parmi les damnés, d’autres araignées et des tentacules sont visibles de-ci de-là, mais un clin d’oeil particulier ne peut être remarqué que sur l’affiche de The Number Of The Beast, dont l’image est plus grande. Dans le coin en bas à droite, caché dans l’ombre, Alien participe au massacre.

La signature de Derek Riggs se trouve à deux endroits de la pochette. Au recto, elle se situe à droite du pied gauche du diable, au verso, dans l’angle droit au bas de la pochette. Aucune des deux n’est visible sur le CD, l’image ayant été coupée en raison du format.

Verso du LP