Killers

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Killers

Killers

2 février 1981 (juin 1981 aux USA)
Produit par Martin Birch
Chart position : 12

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  1. The Ides of March (Harris)
  2. Wrathchild (Harris)
  3. Murders In The Rue Morgue (Harris)
  4. Another Life (Harris)
  5. Genghis Khan (Harris)
  6. Innocent Exile (Harris)
  7. Killers (Harris/Di’Anno)
  8. Prodigal Son (Harris)
  9. Purgatory (Harris)
  10. Twilight Zone (Harris/Murray)
  11. Drifter (Harris)

Durée totale : 41 min 32s

Singles : Twilight ZonePurgatoryMaiden Japan

Chronique de l’album par Julien « Saturnium »

Moins d’un an après le magistral succès de son premier album éponyme, la « Vierge de fer » récidive avec le toujours difficile deuxième album. Intitulé Killers, ce deuxième opus marquera un tournant dans l’histoire du groupe. Il est l’occasion de voir arriver aux côtés du groupe d’une part le célèbre producteur Martin Birch (Black Sabbath, Deep Purple) et d’autre part un ami de longue date de Dave Murray, le guitariste d’Urchin, Adrian Smith (qui avait refusé d’intégrer Maiden quelques années auparavant), en remplacement de Dennis Stratton, remercié par Steve Harris pour cause de divergences musicales. L’artwork de l’album, toujours signé Derek Riggs, est bien plus soigné que le précédent, à l’image des compositions qui le constituent.

On rentre directement dans le vif du sujet avec l’instrumental The ides of March qui introduit le grandissime Wrathchild, aujourd’hui encore une des pièces maîtresses des tournées du groupe. Reprenant les bonnes vieilles recettes (Twin guitars et prééminence de la basse), on retrouve la voix rauque et puissante de Paul Di’Anno qui s’exprime pleinement dans un Murders In The Rue Morgue aux accents glauques savamment orchestrés et un Killers on ne peut plus énergique et rythmé. Arrive alors Another Life, d’abord annexée au rang de piste secondaire mais qui sera rapidement portée au rang qu’elle mérite par Bruce Dickinson, futur frontman.

Le deuxième morceau instrumental de l’album Gengis Khan, outre les qualités de compositeur de Steve Harris, met en exergue sa passion pour les grands évènements historiques ; en effet, Gengis Khan était, au XIIème siècle, le premier empereur Mongol. Il fut redouté pour ses qualités de conquérant et sa barbarie, comme un certain Alexandre Le Grand avant lui (Cf. Alexander The Great sur l’album Somewhere In Time). On retrouve, sur cet album aussi, une piste beaucoup plus lente et mélodique, Prodigal Son, qui fait redescendre l’excitation chez l’auditeur afin de mieux le reprendre à la gorge avec les sanglants Purgatory et Drifter où se mélangent riffs dévastateurs et lignes de basse stratosphériques.

C’est donc avec cet album que Maiden va asseoir sa renommée internationale, notamment à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, consolider son rôle de fer de lance de la NWOBHM et marquer définitivement de son empreinte la musique métal.

Malheureusement, comme beaucoup de groupes à l’époque, Iron Maiden sera marqué par les excès de ses membres, particulièrement de son chanteur Paul Di’Anno qui sera viré du groupe pour abus d’alcool et de drogues. Il remerciera plus tard Steve de ce geste qui lui a permis de prendre conscience de son problème et de le traiter. Il sera remplacé par Bruce Dickinson qui permettra au groupe de franchir un cap sur le plan des performances vocales. Enfin, cet album est sujet à beaucoup moins de critiques que son prédécesseur du fait de son côté plus métal progressif et du formidable travail abattu par Martin Birch.

A noter que sur les versions US, canadienne et japonaise on trouve une piste bonus, Twilight Zone (la quatrième dimension), qui a été intégrée au CD lors de la réédition de 1998 (2001 aux USA), laquelle comporte également deux clips vidéo, Wrathchild et Killers, issus du captage de leur célèbre première vidéo Live At The Rainbow. La version originale australienne comporte le titre Women in Uniform.

Line Up :
Paul Di’Anno : Chant
Steve Harris : Basse
Dave Murray : Guitare
Adrian Smith : Guitare
Clive Burr : Batterie

Intérieur du CD 1ère édition

Killers

Verso du CD 1ère édition

Killers

Verso du CD réédition 1998

Killers

Description de la pochette

Autant l’illustration du premier album d’Iron Maiden parait simple, voire simpliste, autant celle du second opus est le début d’une série de dessins bourrés de détails qui nécessitent de posséder les versions vinyles pour pouvoir être pleinement appréciés.

Sur Killers, comme sur Iron Maiden, on retrouve Eddie au premier plan d’un décor londonien éclairé d’un unique lampadaire par une nuit une nouvelle fois brumeuse. Il s’agit en fait d’un quartier particulièrement mal fréquenté de l’Est de Londres, Manor Park. Ambiance !

Notre zombie a changé de coiffure, de la mode punk il est passé aux cheveux longs plus caractéristiques des métalleux des années 80. Mais contrairement à l’album précédent où il apparaissait figé, Eddie, machiavélique, cruel, est en pleine action. Une hache sanguinolante dans la main droite témoigne d’un meurtre en cours et justifie le titre de l’album. On ne voit que les mains de la victime qui semble s’accrocher désespérément à son bourreau dont la position légèrement en arrière montre qu’il ne se laissera aucunement attendrir, au cas où on douterait encore de l’expression flamboyante du regard et du rictus affiché sur sa face.

Cette victime, comment ne pas faire le parallèle avec la femme présente sur les illustrations des singles Sanctuary, extrait d’Iron Maiden, et Women In Uniform et qui est supposée être la Dame de Fer, Margaret Thatcher, ancien premier ministre britannique ? Mais sans plus de détails, on peut aussi imaginer qu’il s’agit d’un simple quidam qui s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. Certains affirment que les mains qui s’agrippent à Eddie sont des mains d’homme.

Sur Killers, Derek Riggs commence à laisser libre cours à un penchant du détail impressionnant. Sur la droite de la pochette, on peut voir un chat noir sur le toit de l’immeuble et un oiseau, probablement un corbeau, perché sur une des antennes. Ces deux animaux reviendront régulièrement dans les dessins de Derek. Au premier étage de l’immeuble, un habitant curieux regarde discrètement la scène du meurtre derrière son rideau, tandis qu’au rez-de-chaussée, un couple enlacé s’occupe de ses affaires et un second chat noir côtoie la signature de l’illustrateur.

A gauche de la pochette, on trouve un second bâtiment, dont le rez-de-chaussée est une galerie commerciale. Le bar Ruskin Arms, cher à Iron Maiden qui y ont donné de nombreux concerts, y est représenté. En regardant attentivement, on distingue des gens dans le bar qui pourraient bien être les membres du groupe, tout au moins dans l’idée de Derek. Si vous ne possédez pas la version vinyle, ne cherchez pas, vous risqueriez d’y laisser vos yeux. A côté du Ruskin Arms, le Kinky Sex Shop rappelle la Charlotte du premier album, tout comme la femme en train de se déshabiller au second étage de l’immeuble. Un troisième chat noir se tient à une fenêtre du premier étage tandis que le toit de l’immeuble accueille quelques oiseaux noirs. Ambiance toujours !

Verso du LP

Picture disc paru le 15 octobre 2012
pour commémorer la tournée Maiden England 2012

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