Bruce Dickinson : premier extrait de son autobiographie

Le livre sortira le 19 octobre prochain. Pour les anglophones, vous pouvez d’ores et déjà commander la version originale.

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Maintenant que le livre est terminé, corrigé et en cours d’impression, le site officiel d’Iron Maiden propose un premier extrait de cette autobiographie intitulée ‘What Does This Button Do?’, à la fin de l’époque Samson de Bruce, alors que le groupe jouait au Festival de Reading ([Reading Festival, England 29.08.1981]).

En attendant une éventuelle parution en français (annoncée mais non confirmée pour l’instant), je vous propose une traduction de cet extrait :

Nous avons commencé à répéter pour des concerts ; J’étais enroué après une demi-heure. Nous avons joué au Marquee Club ; Je n’ai pas pu parler pendant deux jours. J’étais désespéré. J’avais chanté sur un album qui avait obtenu de bonnes réactions, mais j’avais l’impression d’être un fraudeur. Ma voix n’y arrivait pas. Je me suis baladé pendant quelques jours, en pleurant dans ma bière, avant que mon subconscient attire mon attention sur de sages conseils que j’avais reçus de mon ex-petite amie dentiste. En tant qu’ex-élève du prestigieux Cheltenham Ladies’ College, elle avait eu des leçons de chant assez poussées, et elle en avait gardé un carnet de note.

"Je crois que tu as une jolie voix mais elle a besoin d’un peu plus de contrôle", a-t’elle dit, me faisant la leçon sur un ton doux.

Cela m’a rendu grincheux – mais intéressé. "Par exemple ?"

"Eh bien, peux-tu faire ceci avec ta langue ?"

J’ai regardé dans sa gorge. Toute personne qui aurait vu ceci aurait pu penser que j’essayais de récupérer un poisson rouge, mais en fait j’étudiais sa capacité à aplatir sa langue comme un crapaud écrasé.

"Hmm". J’ai emprunté son carnet d’exercices, et je suis allé à la bibliothèque pour des recherches sur la voix et comment elle fonctionne.

Tu te souviens du petit carnet de chant et des heures de recherche à la bibliothèque sur la respiration et la résonance ?, m’a dit mon subconscient. Tu te souviens des exercices stupides avec des bougies, en tenant des chaises devant toi, en écrasant le bas de ton dos contre les murs et une multitude d’autres choses bizarres à faire pour renforcer ton diaphragme et développer la résonance de ta voix de poitrine et ta voix de tête ?, a-t’il dit. J’ai commencé à y prêter attention.

La technique est vide tant qu’on ne l’applique pas. Il y a une technique à appliquer à ta nouvelle voix. Arrête de t’apitoyer sur toi-même et sois intelligent. Apprends à être toi-même. Forme-toi toi-même.

J’ai commencé à profiter des nouvelles astuces que j’avais trouvées. J’ai commencé à entrevoir un tout nouveau paysage. Si j’avais été peintre, ça aurait été comme de recevoir une immense toile et toute une palette de nouvelles couleurs.

Le champ des possibles devenait très excitant, mais je n’étais pas sûr que cela serait avec Samson. Nous intéressions maintenant A&M Records. Et plus précisément, ils s’intéressaient à moi, ce qui avait été très clair lors d’une séance de photos dans laquelle j’étais toujours au premier plan, le groupe étant relégué à mi-distance.

Le festival de Reading cette année-là était beaucoup plus simple, mais nous avions un batteur différent. Barry était parti ; Paul voulait qu’il parte. J’aimais bien Barry, mais je devais reconnaître que, dans le domaine de la batterie, il y avait certaines lacunes. Mel Gaynor est arrivé. Il jouait dans environ quatre groupes en même temps et avait une vie sociale très active. C’était un batteur incroyable. Notre chant du cygne à Reading a été plutôt bon. J’ai déployé ma nouvelle voix, tout le monde applaudissait et le masque de cuir ne semblait manquer à personne.

Le festival était inondé de potins et de rumeurs ce soir-là. Il n’y avait pas de boue – c’était agréable et sec – et l’alcool et les substances chimiques faisaient un bon travail de création d’instabilité et d’incapacité mentales. Au milieu d’une clairière, entourée de chalets d’accueil et de tentes à bière, il y avait un unique grand poteau, avec des lumières blanches brillantes dessus. J’étais dans un coin d’une tente à bière quand Rod Smallwood s’est approché de moi en disant : "Allons dans un endroit où nous pourrons parler". Nous sommes sortis et nous sommes restés sous le poteau, éclairés à la vue de tous. J’étais certain qu’il travaillait à quelque chose.

"Veux-tu venir discuter dans ma chambre ?", a-t’il dit. J’étais sûr que je n’y verrai pas de gravures. Le Reading Holiday Inn était devenu, pendant une semaine de festival, un lieu de débauche pour lapins de garenne si, bien sûr, vous pouviez y avoir un terrier.

Arrivés dans la chambre, loin des regards indiscrets, Rod a abattu ses cartes. "Je te propose de passer une audition pour Iron Maiden", a-t-il déclaré. "Es-tu intéressé ?"

J’ai décidé qu’on avait suffisamment tourné autour du pot alors je lui ai dit ce que je pensais : "Tout d’abord, vous savez que je vais accepter le job sinon vous ne m’en auriez pas parlé. Deuxièmement, qu’est-ce qui va arriver à Paul, le chanteur actuel, et sait-il qu’il va partir ? Troisièmement, quand j’aurai ce travail, et je l’aurai, êtes-vous prêts pour un style et des opinions totalement différents ? Je peux être une épine dans le pied mais c’est pour de bonnes raisons. Si vous ne voulez pas de ça, dites-le moi, je m’en irai".

Ce discours était un mélange de cracher dans la soupe, d’injustice, de bravoure et de véritable invention. Si Iron Maiden voulait jouer avec le marteau des dieux, alors d’accord. Sinon, allez vous promener et prenez quelqu’un d’ennuyeux à la place. Comme on dit, nous devrions tous faire attention à ce que nous souhaitons, car nous pourrions bien l’obtenir.

Retrouvez la version originale sur le site officiel.

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